Moins de phytos avec Ecorobotix
L’entreprise suisse propose depuis 2021 une rampe de traitement ultra- localisé à base d’analyses d’images en temps réel, l’Ara. Cette solution séduit particulièrement pour le désherbage en rattrapage, afin de baisser les doses ou d’augmenter l’efficacité.
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Sous les capots blancs de l’Ara, produit par Ecorobotix, se cachent 156 buses de pulvérisation, espacées de 4 cm, qui ne se déclencheront, grâce à des caméras et à l’IA, que pour traiter la cible prévue : adventices pour un herbicide, ou culture pour un fongicide, par exemple. Le premier Ara a été vendu en 2021, et « en 2024, près de 120 000 ha ont été traités en Europe avec notre technologie », chiffre Xavier Melara, directeur commercial d’Ecorobotix.
Vingt cultures
En France, la saison 2025 démarre avec plus d’une centaine d’Ara. Avec une largeur de travail de 6 m et une vitesse de déplacement jusqu’à 7,2 km/h, l’Ara peut couvrir 4 ha/heure, de jour comme de nuit, annonce son constructeur, avec une réduction de « l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais jusqu’à 95 % ». Côté coût, Ecorobotix annonce 150 000 à 160 000 €, avec une licence annuelle d’environ 6 500 €. La technologie fonctionne actuellement sur près de vingt cultures. Chez Eureden, « nous réfléchissons aussi à déployer l’Ara sur quelques surfaces de prairies, à des dates complémentaires et non concurrentes des légumes », indique Julien Prat.
Sur betteraves, Tereos a aussi beaucoup travaillé sur l’Ara avec Ecorobotix, comme la coopérative Beauce Champagne Oignon, basée dans le Loiret. « On a commencé à avoir des résultats en plein champ en 2022, et un premier producteur équipé en 2023, raconte Florent Delaunay, responsable technique chez BCO. En 2024, sept Ara ont tourné sur 60 % des surfaces de la coopérative, et en 2025, l’objectif est de neuf machines. » Pour lui, l’intérêt est d’abord pour le désherbage, avec une réduction d’IFT, et la possibilité de traiter avec certains herbicides à la dose homologuée efficace sans risquer d’abîmer les oignons. Au vu du coût, « souvent les agriculteurs l’achètent à plusieurs », observe Florent Delaunay, pour qui « c’est une vraie innovation en désherbage ». Avec une limite : le niveau de salissement de la parcelle ; à partir d’un certain seuil, mieux vaut passer en plein.
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